quarta-feira, 10 de outubro de 2012

Ma langue intime


Bon, il me faut faire un choix.

J’ai grandi en France. Le français a été ma langue intime depuis toujours. Je me risquerai à dire que je rêve en français. La vérité c’est que j’ai fait de cette langue une sorte de caverne. Tout cela parce qu’entretemps je vis au Portugal depuis bientôt vingt ans.

Vingt années au long desquelles j’ai développé un rapport fonctionnel à la langue portugaise. Mais jamais je n’ai permis à cette langue ni à ses auteurs de pénétrer dans ma petite caverne.  Chaque fois que j’exprime un désir oisif de lecture, mon choix retombe sur la langue de Molière.  Lorsque je rentre à la Fnac, mes pas me mènent directement à la section des auteurs français.

Mais voilà, il me faut maintenant sortir de cette caverne. Je me dois de m’ouvrir à mes voisins. Il me lasse de vivre par perfusion une sorte de réalité idéalisée.

J’en ai, par ailleurs, fait l’expérience ces dernières années lorsque je suis retourné vivre à Paris entant qu’adulte, pendant près de quatre ans. J’ai aimé ces années mais je me suis confronté à un pays bien plus contrasté qu’il ne l’était dans mes représentations. 

Pendant des années, mon cordon ombilical  me reliant à la France c’était les livres et la radio. La voix. Les nuits de France Inter et maintenant les podcasts de France Culture sont ma meilleure berçeuse: eux et moi, la nuit.

En fait, ce que je viens ici exprimer c’est une certaine envie de m’ouvrir à la pensée portugaise. Tout cela parce que je ressens finalement un besoin de partage plus que de construction d’une différence.  Je pense qu’il n’y a pas lieu à faire un deuil du français.  Cependant, il me faudra bien créer un espace pour ces nouveaux auteurs; que je les accueille sans arrière-pensée et sans comparaisons.

Oui, il faut bien que je l’avoue, le fait d’avoir une tête française importe aussi une sorte de suffisance à l’égard d’autres mondes.  

Donc voilà, je pose mes valises. Mon intention est prise: je m’ouvre au portugais. 

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